Podcast et bande dessinée : des affinités narratives ? · Depuis dix ans, la bande dessinée et la création radiophonique ouvrent de nouveaux chantiers communs.
Rencontre avec Katell Guillou, Benjamin Abitan et Inès Léraud animée par Sabine Zovighian, le dimanche 11 février.
Qu’est-ce que la bande dessinée et la création radiophonique pourraient avoir à se dire et mieux, à imaginer ensemble ? Depuis dix ans, ces deux territoires multiplient les points de rencontres, pour mieux ouvrir de nouveaux chantiers communs.
❝ Qu’est-ce que la bande dessinée et la création radiophonique pourraient avoir à se dire ? Et mieux, à imaginer ensemble ? Depuis dix ans, ces deux territoires multiplient les points de rencontres. La production de bandes dessinées - notamment documentaires - et la création sonore rassemblent un public de plus en plus large autour de thématiques souvent partagées : féminisme, santé mentale, histoire des minorités, auto-fiction, science-fiction, etc.
De plus en plus fréquemment les podcasts à succès se convertissent en BD et les BD s’adaptent en podcasts. Leurs créateur·ice·s se prêtent une attention particulière et bien qu’œuvrant sur des supports différents, semblent être sur la même fréquence dans leurs recherches narratives et formelles ; comme si des sensibilités communes et une architecture souterraine partageable sous-tendaient la construction de leurs œuvres.
Chacun·e à sa manière, ils travaillent une tension entre narration et image (qu’elle soit graphique ou sonore), ils élaborent des tressages entre fiction et documentaire dans leurs récits et cherchent à déployer dans leurs cases une même créativité qui laisse penser que la bande dessinée et la création radiophonique pourraient ouvrir ensemble de nouveaux chantiers. ❞
― Sabine Zovighian
❝ Quand France Culture m’a proposé d’adapter une bande dessinée pour la première fois – il s’agissait du Chat du rabbin, de Joann Sfar –, j’ai d’abord été dubitative.
Quel intérêt de transformer en fiction audio une œuvre dont la raison d’être est foncièrement visuelle ? Or, ce paradoxe s’est révélé plus fécond que je ne le pensais. Non seulement les BD sont loin d’être muettes, mais l’imaginaire qui s’y déploie présente de nombreux ponts avec l’art radiophonique, que l’exercice de l’adaptation permet d’explorer sans risquer d’abîmer l’œuvre originale. ❞
― Katell Guillou